Une chronique du Dr Hubert DJOGUÉ

Dans un monde où les écrans envahissent notre quotidien, la pensée de Dr Moïse MANGBONDÉ, “Les écrans font écran à la connaissance”, interpelle. Si les écrans, qu’ils soient télévisions, smartphones ou ordinateurs, ouvrent des fenêtres sur des océans d’informations, ils tendent aussi à cloisonner notre esprit. L’omniprésence des distractions numériques compromet souvent notre capacité à approfondir et réfléchir. En quête de réponses instantanées, nous risquons de troquer la sagesse pour la superficialité, oubliant que la connaissance véritable ne se limite pas à l’accumulation d’informations, mais exige un effort de compréhension et de mise en perspective.

Paradoxalement, ces écrans qui devaient rendre le savoir plus accessible deviennent parfois des filtres qui le déforment. Le zapping intellectuel, alimenté par les réseaux sociaux et la culture du scroll infini, nuit à notre concentration et à notre capacité de critique. Nos esprits, nourris à la rapidité et aux contenus éphémères, peinent à se poser pour analyser. Ce “tout numérique” installe une nouvelle forme d’illettrisme : celle de l’incapacité à relier les informations pour en faire un savoir cohérent. Les écrans deviennent alors des murs qui isolent, au lieu d’être des ponts qui relient.

Face à cette réalité, il est urgent de réapprendre à utiliser ces outils pour ce qu’ils sont : des serviteurs et non des maîtres. Il faut oser lever les yeux de l’écran pour renouer avec la lecture méditative, l’échange humain et l’apprentissage expérientiel. Ainsi, les écrans cesseront de faire écran à la connaissance pour devenir des tremplins vers une quête authentique de savoir et de sagesse.

Dr Hubert DJOGUÉ

29 novembre 2024.